27 avril, 2010

L'enfance de l'art

(...) À moins que l’artiste ne soit en réalité l’enfant dont l’énigme attise le désir au point de consacrer sa vie entière à chercher comment l’art vient aux artistes ? Au contraire de la plupart des adultes, il serait alors celui qui a su conserver ce que l’enfance apprend de l’art : non une prétendue innocence, mais une infinie capacité à chercher, à accueillir ce qui arrive et à s’emparer d’appuis négligés par d’autres. L’artiste est ainsi celui qui accepte d’apprendre des autres, tout en ayant conscience d’avoir à inventer sa propre démarche.

Ce qui lie l’artiste à l’enfant n’est pas une hypothétique parenté esthétique de leurs réalisations. Il s’agit plutôt d’un savoir-vivre le monde dans lequel la pensée qui habite le corps ne cesse d’être en travail et en quête de sens. C’est pourquoi l’art ne sert pas à décorer le monde, mais à l’humaniser. Dès le
« facultatif » ou le « fondamental » des textes récents destinés à l’école ont-ils une pertinence ? L’art nous parle parce qu’il nous parle de nous, qui d’autre le fait pour grandir l’homme ?

Joëlle Gonthier, ce que l'enfance de l'art nous apprend

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